Info: 2011 : on a eu chaud…

L'Est Républicain: 2011 : on a eu chaud…

Les stations météo locales

Floraison surprise de coquelicots dans les massifs en pleine Toussaint ! Photo d’archives Pierre MATHIS

Si vous l’avez oublié, votre épiderme, lui, s’en souvient. Il a eu chaud. Oh, rien de cuisant, mais une tiédeur bienfaisante étalée sur l’ensemble du calendrier. A l’exception du mois de juillet qui a joué les tristes sires, c’est vrai.

Mais la moyenne lui donne tort. Nancy et l’ensemble du département, d’ailleurs, ne dérogent pas au constat général : 2011 est une année record, avec 11,62° de moyenne de température, contre 10° sur les 30 dernières années, fourchette de référence. « En fait, c’est même l’année la plus chaude depuis qu’on établit des mesures à Nancy, à savoir 1946 », signale le climatologue Serge Kluska.

La dernière décennie n’a pourtant pas été avare en années chaudes, dont l’inoubliable 2003 qui s’était déjà érigée à 11,4° de moyenne annuelle. Mais alors c’est surtout la canicule estivale qui avait fait sortir le mercure de sa routine. Or 2011, elle, a montré un invariable optimisme dès le mois de janvier qui affichait 3,3° de température moyenne contre 1,8°habituels. Et le reste est à l’avenant (sauf juillet, plus froid de 1,6°). Jusqu’à ce mois de décembre qui explose les scores avec 5,5° de moyenne contre 3,1° les 30 dernières années. « Un écart de 2,4°, c’est effectivement énorme. »

Il n’est d’ailleurs pas anodin d’avoir vu ces derniers mois des variétés de plantes s’offrir une floraison inattendue en cette saison (notre photo). Le coquelicot perçant les parterres à la Toussaint, c’était un spectacle inédit au jardin botanique.

Certes, la Lorraine ne prétendra pas tout de suite au titre de Riviera. Mais apprécions la progression avec cette nouvelle donne, le nombre de jours chauds. On qualifie de « chaud », le jour qui s’offre un bond au moins égal ou supérieur à 25° Celsius. Faveur que le ciel lorrain ne nous accorde d’habitude que 41 fois. Cette année, 55 jours ont bénéficié de cet extrême. Dont deux sur le mois d’octobre qui n’en connaît d’habitude aucun.

Et l’inverse est vrai : les 72,6 jours qui subissent le gel traditionnellement ont, en 2011, été réduits à 49 !

Et la lumière fut de plus belle ! Le sourire du thermomètre s’est traduit, assez logiquement, en terme de luminosité. Quand bien même le premier n’est pas forcément lié au second. Avec 1.761 heures de soleil sur l’ensemble de l’année, notre moral a bénéficié d’un petit bonus de 123 heures sur la moyenne habituelle. Mais en l’espèce, 2003 s’était montrée bien plus généreuse avec 2.139 heures d’ensoleillement au total. Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir… révolu. Car le mois de décembre a remis les pendules à l’heure : moins 50 % d’ensoleillement ! Mais qui a donc touché à l’interrupteur ?

Lysiane GANOUSSE

(Source: L'Est Républicain)