Vie pratique: Meuse : les barrières de dégel installées

L'Est Républicain: Meuse : les barrières de dégel installées

Les panneaux de barrières de dégel fleurissent sur le département. L’arrêté de limitation du tonnage des poids lourds devrait durer au moins une dizaine de jours.

La Haute-Marne les a mises en place, mercredi, la Meurthe-et-Moselle, vendredi, depuis jeudi, 8h, c’était au tour de la Meuse d’installer sur ses routes des barrières de dégel. Avec des températures flirtant la semaine dernière avec les -15°, les routes du département sont aujourd’hui gelées sur une profondeur de 80 cm, contre 50 en moyenne les années passées. Un gel qui ne pose pas de problème tant que le froid persiste, mais qui, une fois le redoux enclenché, fait redescendre l’eau agglutinée dans la structure de la chaussée et laisse un vide qui la fragilise. « La route se soulève et pour une bonne circulation, on doit attendre qu’elle reprenne sa place », explique Alain Berton, chef du service entretien routier et sécurité routière du département.

« Le but des barrières de dégel est de limiter le tonnage des véhicules lourds qui empruntent ces routes plus fragiles. Il faut savoir que l’impact d’un poids lourd sur la structure d’une chaussée équivaut à celui d’un million de voitures. Si les grands axes départementaux bénéficient d’une chaussée traitée dite « hors gel », ce sont principalement les locales qui souffrent lors de la remontée des températures », poursuit le chef de service. De plus, la gelée étant tellement profonde, les réseaux enterrés peuvent également être dégradés par le passage des véhicules.

Au total, ce sont 2.500 km de routes départementales, en agglomération et hors agglomération, qui sont concernées par l’arrêté limitant la charge des poids lourds à 7,5 ou 12 tonnes. « Ces mesures n’affectent pas la totalité du réseau. 930 km sont laissés libres à la circulation des poids lourds et près de 90 % des zones d’emplois ne sont pas concernés par la restriction », précise Joël Guerre, directeur adjoint à la direction du patrimoine bâti et routier.

Des dérogations au cas par cas

Les dispositions de l’arrêté ne s’appliquent ni aux véhicules de sécurité ou de service publics ni aux secours aux personnes. « Il est également possible d’assouplir les mesures par dérogation, mais cela s’examine au cas par cas. Je pense entre autres aux véhicules transportant du fioul », signale le directeur adjoint. « L’objectif étant bien entendu de sauvegarder le patrimoine et non pas de paralyser le trafic ».

Actuellement la mesure de protection devrait durer une dizaine de jours, sans date de levée arrêtée. Des températures en baisse prévues en début de semaine prochaine pourraient la voir perdurer sur un plus long terme. « Nous connaissons les routes et leur état, certaines méritent plus de surveillance que d’autres. Toutes les barrières de dégel ne seront donc pas levées d’un coup », souligne Joël Guerre.

Dix points de mesure sur six zones du département (Saint-Mihiel, Bar-le-Duc et Verdun possèdent chacun deux zones) sont relevés quotidiennement. « Nous calculons l’incidence sur la chaussée d’un poids lourd dont la charge est de 13 tonnes. Les mesures sont ensuite comparées à celles de référence, enregistrées lors de l’arrière-saison », indique Christophe Maginot, contrôleur d’exploitation à l’ADA de Bar-le-Duc.

Dès jeudi matin, les services de gendarmerie effectuaient des contrôles pour s’assurer de l’application de l’arrêté du conseil général.

Mélanie COLLIN

Cartes et détails des routes concernées sur le site internet du conseil général : www.meuse.fr.

Source: L'Est Républicain