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Lorraine : décembre, le plus chaud depuis 1900 !

L’année 2015 figurera parmi les plus chaudes jamais enregistrées en France. Dans le Nord Est l’année aura été douce, faible en pluies et marquée par un début d’hiver aux accents printaniers.

Magnolias, cerisiers ou lavande en bourgeons, voire en fleurs à Noël !

L’année n’est pas terminée*, mais déjà le mois de décembre 2015 est annoncé comme « historiquement chaud » par Météo France.

Dans le Nord Est, avec des températures moyennes entre 11 et 12° dans les dix départements du territoire et des maximales au-delà des 17 degrés en Alsace ou en Franche-Comté et 16,5° enregistrés à Nancy en Lorraine, décembre 2015 est le mois le plus chaud depuis 1900 dans avec un écart à la normale supérieure à 4 degrés, loin devant les années 1934, 1974 et 2000.

« Il faudra retenir de 2015 une grande douceur, des précipitations en deçà des normales et un début d’hiver très doux et sec », annonce Hubert Barthélémy, ingénieur à Météo France Nancy. Et si 2015 figure sur le plan national parmi « les quatre années les plus chaudes jamais enregistrées », dans le Nord-Est, la moyenne annuelle des températures se situe +1,3° au-dessus de la normale, plaçant 2015 au deuxième rang des années les plus chaudes sur le territoire depuis 115 ans, succédant à 2014, qui reste la plus chaude jamais enregistrée depuis 1900.

Du côté des précipitations, l’année aura été marquée par le manque d’eau et notamment l’épisode de sécheresse de l’été et l’automne en Lorraine. La région accuse des déficits pluviométriques de l’ordre de 30 % en moyenne, avec on s’en souvient, un déficit qui a pu atteindre les 100 % dans les Vosges en juillet dernier ! 2015 se place au 5e rang des années les plus sèches en Lorraine, 1971 reste l’année record de sécheresse dans la région depuis 1963. Le Nord-Est aura connu des mois de février et mars, période de mai à août, et mois d’octobre et décembre particulièrement pauvres en pluies.

Flocons sur les sommets vosgiens en janvier

L’ensoleillement aura, lui, été supérieur à la normale de 10 à 15 % sur le quart Nord-Est. Les Franc-Comtois auront le plus profité des bienfaits du soleil avec un bonus supérieur à la normale de 290 heures enregistré par le centre Météo France de Besançon. Les Lorrains, bons derniers du territoire n’auront goûté qu’à 168 heures de gratification solaire, enregistrées à la station de Nancy-Essey.

Quant à la neige, en ce début d’hiver, « alors que la normale pour un mois de décembre est de six jours de neige à Nancy, il n’y en a eu aucun d’enregistré à trois jours de la fin d’année », note Hubert Barthélémy. Seuls six jours de gel avec des températures minimales en dessous de zéro ont été enregistrés en décembre 2015, contre une normale attendue à 14 jours.

Les massifs du Nord-Est, dans les Vosges comme dans le Jura sont toujours dépourvus de neige, « une absence à cette période de l’année est observée environ une année sur quatre », note le centre météorologique interrégional du Nord-Est.

Alors à quand la neige ? « pas pour le réveillon de ce soir ! », assure M. Barthélémy qui confirme l’arrivée de la pluie en soirée en Lorraine pour un réveillon « arrosé ». La neige devrait faire son apparition « dès le 2 janvier sur le Massif vosgien, mais avec une température prévue à 6° en plaine, elle tombera seulement à partir de 1 000 mètres… », concède le spécialiste. Dans les Alpes en revanche, la neige tant attendue devrait tomber dès le week-end prochain et toute la première semaine de janvier.

Le scénario de 2015 se reproduira

Episodes caniculaires en été, sécheresse et déficit pluviométrique, records de chaleur… Autant d’éléments qui nous rappellent que les effets du réchauffement climatique sont d’ores et déjà installés dans nos régions. Et si le réchauffement n’explique pas à lui seul les aléas météorologiques du Nord-Est, « Il va désormais falloir faire avec des scénarios comme celui de 2015 qui se reproduira », assure Hubert Barthélemy. « Il va falloir s’adapter à avoir régulièrement des hivers doux et humides, des étés chauds et secs. Globalement les volumes de précipitations annuelles ne changeront pas, par contre, elles seront décalées avec notamment plus de pluies à l’automne et à l’hiver ».

* Edité au 29 décembre 2015, le bilan météorologique est à analyser avec prudence selon Météo France puisque les statistiques ne prennent pas en compte les trois derniers jours de l’année. Découvrez plus d’infos sur les projections du changement climatique dans votre région sur www.meteo.fr, portail Climat HD.

Stéphanie SCHMITT

(Républicain Lorrain)