> En France

Février 2019: Les précipitations, très peu fréquentes, ont été peu abondantes hormis en début de mois. Le déficit, de 30 à 50 % du Sud-Ouest au Nord-Est, a souvent atteint 60 à 80 % du nord de l'Auvergne à la Bourgogne, ainsi que sur le nord de Midi-Pyrénées et en LanguedocRoussillon. À l'inverse, l'est des Hauts-de-France, la moyenne vallée du Rhône, les Alpes-Maritimes et l'ouest de la Corse ont enregistré des précipitations excédentaires. En moyenne sur le pays, le déficit pluviométrique a été proche de 45 %.
Ainsi, la sécheresse des sols perdure en Auvergne et sur le Nord-Est. 

 

* : normales concernant température et précipitations : moyenne de référence 1981-2010

 

> En Lorraine

Précipitations:

Sur le bassin Rhin-Meuse, les écoulements sont partout très influencés par le déficit pluviométrique important observé en février.

- Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 36.0 mm soit un déficit global de 52%.

Le bilan par rapport à la normale est déficitaire pour les quatre départements :
* pour la Moselle, le déficit est compris entre 25% et 50% sur une petite moitié ouest et l’extrême sud-est et atteint 75% sur le reste du département
* en Meurthe-et-Moselle, le bilan déficitaire est globalement compris entre 25% et 50%, avec un déficit plus marqué, jusqu’à 75%, sur une bande ouest-est au nord de Nancy, à l’extrême sud-est et sur la limite sud du département
* pour la Meuse, le déficit est compris entre 25% et 50% sur la moitié nord avec, localement une zone à 75%, et plus accentué sur la moitié sud jusqu’à 75%
* dans le département des Vosges, le déficit est homogène, compris entre 50% et 75%.

 

- Pluviométrie de septembre à février 2019

Pour cette période, le bilan est déficitaire sur tout le Grand Est :

* pour la Lorraine : compris en moyenne entre 25% et 50% à l’exception, pour le département de la Moselle, d’une bande à l’extrême ouest et d’une petite moitié nord, de l’extrême nord-ouest de la Meurthe-et-Moselle ainsi que du nord-ouest de la Meuse où il est moins accentué, de 10% à 25%.

L’indice d’humidité des sols au 01/03/2019 est compris entre 0.55 (Haut-Rhin) et 1.00 (relief vosgien et localement dans les Ardennes).
Cela génère un écart pondéré à la normale hétérogène et globalement négatif, entre -40% (Alsace) et 0%
.

 

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Légende: Cumul de précipitation et indice d'humidité des sols (Carte: Météo France).

 

Côté hydrologique:

Sur le bassin Rhin-Meuse, les écoulements sont partout très influencés par le déficit pluviométrique important observé en février. Les débits moyens mensuels relevés durant ce mois sont globalement inférieurs aux normales de saison, à l’exception du secteur de la Meuse aval, plus arrosé.
Les débits minimaux affichent eux aussi majoritairement des niveaux nettement inférieurs à la moyenne, à l’exception du secteur haut-rhinois, alimenté par le relief vosgien et où la situation peut être qualifiée d’humide
.

 

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> En Meuse (au 18 Décembre 2018):  30 rivières indiquent une situation normal (Ecoulement visible acceptable).

> En Meurthe et Mosselle (au 26 Novembre 2018): 21 rivières indiquent un écoulement visible faible. 08 rivières indiquent un écoulement non visible. 07 rivières Assec. Le reste (02) des rivières la situation est normal mais les niveaux sont en baisse. 

> En Moselle (au 25 Octobre 2018): 10 rivières indiquent un écoulement visible faible. 01 rivière indique un écoulement non visible. 7 rivières Assec. Le reste (22) des rivières la situation est normal mais les niveaux sont en baisse(A noter: Absence de donnée pour 40 rivières)

> Dans les Vosges (au 25 Septembre 2018): 1 rivière indique un écoulement non visible. 7 rivières indiquent un écoulement visible faible. 2 rivières Assec. Le reste (21) des rivières la situation est normal mais les niveaux sont en baisse.


 
Remplissage des lacs-réservoirs de la région Lorraine:

Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le taux de remplissage des réservoirs est à la hausse.
Le niveau de remplissage global est de l’ordre de 68% pour les retenues destinées au soutien de l’étiage et de l’ordre de 68% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 91% et la retenue de Michelbach de 99%
.

 

Nappes Souterraines:

Malgré un mois de février globalement déficitaire en pluie sur l’ensemble de la région, les niveaux moyens mensuels des nappes gardent une tendance à la hausse. Certaines nappes parmi les plus réactives affichent quant à elles une légère tendance à la stagnation de leurs niveaux. Les niveaux retrouvent des valeurs d’un mois de février, à l’exception de certains secteurs, notamment la nappe de la craie de Champagne-Ardenne et de la nappe d’Alsace au sud de Colmar, dont les niveaux restent très inférieurs aux niveaux observés pour un mois de février.

 

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Ailleurs en France:

Le niveau des nappes au 1er mars 2019 est hétérogène d’une région à l’autre.

La situation reste assez similaire à celle de janvier. 17 % des nappes affiche un niveau modérément haut à très haut mais la moitié d’entre elles (50 %) affiche un niveau modérément bas à très bas. Le tiers restant (32 %) se situe autour de la moyenne. Cette situation n’est pas très satisfaisante pour cette période pour laquelle on observe généralement une incidence plus marquée de la recharge hivernale.

La tendance d'évolution du niveau des nappes traduit une généralisation de la recharge, avec des niveaux globalement en hausse. Le phénomène est cependant tardif. La recharge se poursuit sur 62 % des points, avec des niveaux en hausse. Le nombre de points stables (21 %) ou orientés à la baisse (17 %) demeure important. Cette situation n’est pas habituelle pour cette période de l’année. On devrait en effet déjà observer une incidence beaucoup plus marquée de la recharge hivernale, ce qui n’est pas le cas sur une grande partie du territoire.

La situation générale des nappes au 1er mars 2019 traduit une période de recharge hivernale déjà bien entamée mais encore peu active. Cette situation de recharge hivernale reste limitée mais on peut espérer une une amélioration de la situation avant le début du printemps et de la reprise de la végétation.

 

Côté Sécheresse:

Au 01er Mars 2019: 01 département en France a pris au moins une restriction d'usages de l'eau sur leur territoire.

Au 01er Mars 2019 en Lorraine: RAS.

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Analyse (au 23 Décembre 2018) pour la Lorraine:

Les derniers mois voire quasiment une bonne partie de l'année a été marquée par un déficit pluviométrique parfois très important voire même inhabituel.
Un déficit qui s'est renforcé et a duré dans le temps au moins jusqu'à début décembre avec des conséquences de sécheresse importantes.
Des restrictions d'eau de niveau orange rarement prolongé depuis que ce dispositif existe jusqu'au 01er décembre d'une année sur certain département.
La situation de recharges des nappes débute seulement en ce moment mais l'hiver sera déterminant si une situation similaire voire pire se reproduit l'année prochaine.
Cette situation nous interroge sur l'économie d'eau et sur le futur plus moins proche du risque de pénurie d'eau.
Au 23 décembre, les précipitations du mois ont permis de retrouver une certaine stabilité et retour à la normale concernant les eaux superficielles.  Cela prendra un peu plus de temps pour les nappes souterraines.


Prochain point vers la mi Avril.

 

 

*On distingue plusieurs types de sécheresses :

- La sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations.
- La sécheresse des sols, dite « agricole », se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Elle dépend des précipitations et de l'évapotranspiration des plantes. Cette notion tient compte de l'évaporation des sols et de la transpiration des plantes (l'eau puisée par les racines est évaporée au niveau des feuilles). La sécheresse agricole est donc sensible aux précipitations, à l'humidité et à la température de l'air, au vent mais aussi à la nature des plantes et des sols.
- La sécheresse hydrologique se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Elle dépend des précipitations mais aussi de l'état du sol influant sur le ruissellement et l'infiltration. Le réseau hydrographique et les caractéristiques des nappes déterminent les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes.
Ces « différentes » sécheresses peuvent intervenir à divers moments, non forcément concomitants et ne sont pas forcément systématiques.

 

(Avec Météo France, BRGM, Eau France et Dreal Grand Est)