> En France

Mars 2019: En début de mois, des perturbations actives se sont succédé sur une grande partie du pays, épargnant généralement les régions méditerranéennes. Puis, à partir du 20, les conditions anticycloniques ont dominé sur l’ensemble du territoire jusqu’à la fin du mois. Sur la moitié nord de l’Hexagone, les pluies, très fréquentes, ont été conformes à la saison, voire localement excédentaires, excepté sur la Bretagne. En revanche, plus rares et peu abondantes au sud de la Garonne, voire quasi absentes de l’Occitanie à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ainsi qu’en Corse, les précipitations ont été déficitaires de plus de 40 % sur le sud du pays. En moyenne sur la France et sur le mois, le déficit pluviométrique a atteint 20 %.
La sécheresse des sols superficiels déjà présente du Nord-Est au Massif central, début mars, s’est étendue au sud de la France. 

 

* : normales concernant température et précipitations : moyenne de référence 1981-2010

 

> En Lorraine

Précipitations:

Sur le bassin Rhin-Meuse, les précipitations de la mi-mars ont généré un apport qui a nettement amélioré les écoulements dans tous les cours d’eau. Au mois de mars sur le bassin Seine-Normandie, la pluviométrie est globalement proche de la normale avec localement de légers déficits mais aussi de légers excédents.

- Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 86.0 mm soit un excédent global de 4%.

Les cumuls sont compris entre 50 mm et 100 mm voire 150 mm,localement sur la Meurthe-et-Moselle et la Meuse, et 200 mm sur le relief vosgien.

Le bilan par rapport à la normale est déficitaire pour les quatre départements : 

* pour la Moselle, le bilan excédentaire est compris entre 110% et 125% sur une large moitié ouest et l’extrême sud-est et est proche de la normale sur le reste du département
* en Meurthe-et-Moselle, le bilan également excédentaire est globalement compris entre 110% et 125%, avec une limite basse, proche de la normale dans l’extrême sud-est et une limite haute qui atteint 150% dans l’extrême nord-ouest
* pour la Meuse, le bilan est hétérogène : déficitaire,de 10% à 25% voire localement 50% sur la moitié nord-est du département, proche de la normale sur la moitié sud et excédentaire, de 110% à 125% voire 150% sur le reste du département
* dans le département des Vosges, un bilan aussi hétérogène : déficitaire de la limite ouest du département à une limite à l’Est d’Epinal avec une valeur comprise entre 10% et 25% puis variant de proche à la normale à 125% jusqu’à la limite Est du département.

 

- Pluviométrie de septembre 2018 à Mars 2019

Pour cette période, le bilan est déficitaire sur tout le Grand Est :

* pour la Lorraine : compris en moyenne entre 25% et 50% à l’exception, pour le département de la Moselle, d’une bande à l’extrême ouest et Est ainsi que de la moitié nord, d’une petite moitié nord de la Meurthe-et-Moselle ainsi que d’une zone de la Meuse, du nord-ouest au sud-est du département, où il est moins accentué, de 10% à 25%.

L’indice d’humidité des sols au 01/04/2019 est compris entre 0.50 (Alsace) et 1.00 (relief vosgien et localement dans les Ardennes).
Cela génère un écart pondéré à la normale hétérogène et globalement négatif, entre -40% (Alsace) et 0%
.

 

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Légende: Cumul de précipitation et indice d'humidité des sols (Carte: Météo France).

 

Côté hydrologique:

Sur le bassin Rhin-Meuse, les précipitations de la mi-mars ont généré un apport qui a nettement amélioré les écoulements dans tous les cours d’eau. En conséquence, les débits moyens mensuels de ce mois sont globalement conformes, voire même supérieurs aux normales de saison.
La situation est moins favorable pour les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) qui étaient encore en début de mois sous l’influence du déficit pluviométrique important observé en février. En conséquence, les VCN3 de mars restent encore globalement inférieurs aux normales de saison.

Sur le bassin Seine - Normandie: Les débits moyens mensuels des cours d’eau sont globalement conforme à la normale pour la période. Par contre, la situation des débits minimaux reste majoritairement inférieure au médian
.

 

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> En Meuse (au 18 Décembre 2018):  30 rivières indiquent une situation normal (Ecoulement visible acceptable).

> En Meurthe et Mosselle (au 26 Novembre 2018): 21 rivières indiquent un écoulement visible faible. 08 rivières indiquent un écoulement non visible. 07 rivières Assec. Le reste (02) des rivières la situation est normal mais les niveaux sont en baisse. 

> En Moselle (au 25 Octobre 2018): 10 rivières indiquent un écoulement visible faible. 01 rivière indique un écoulement non visible. 7 rivières Assec. Le reste (22) des rivières la situation est normal mais les niveaux sont en baisse(A noter: Absence de donnée pour 40 rivières)

> Dans les Vosges (au 25 Septembre 2018): 1 rivière indique un écoulement non visible. 7 rivières indiquent un écoulement visible faible. 2 rivières Assec. Le reste (21) des rivières la situation est normal mais les niveaux sont en baisse.


 
Remplissage des lacs-réservoirs de la région Lorraine:

Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le taux de remplissage des réservoirs est à la hausse.
Le niveau de remplissage global est de l’ordre de 68% pour les retenues destinées au soutien de l’étiage et de l’ordre de 68% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 91% et la retenue de Michelbach de 99%
.

 

Nappes Souterraines:

Les niveaux moyens mensuels des nappes de la région gardent majoritairement une tendance à la hausse pour le mois de mars. Leurs niveaux retrouvent des valeurs conforme à un mois de mars, à l’exception de certains secteurs, notamment la nappe de la craie de Champagne-Ardennes et de la nappe d’Alsace au sud de Colmar, dont les niveaux restent très inférieurs aux niveaux observés habituellement pour un mois de mars.

 

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Ailleurs en France:

Au 01er Avril 2019:

La situation des nappes phréatiques en mars 2019 n’évolue que peu par rapport à février. En février et mars 2019, les pluies déficitaires n’ont pas permis d’assurer la recharge hivernale attendue.

Durant le mois de mars 2019, les tendances d’évolution semblent s’inverser, avec des niveaux généralement en faible hausse au nord de la France et en baisse au sud. Ce constat laisse présager une fin prématurée de la recharge. Les pluies importantes de début d’avril pourraient cependant encore améliorer la situation en prolongeant la recharge avant la reprise de la végétation.

Les niveaux des nappes sont autour ou en-dessous des moyennes mensuelles. Un nombre marqué de réservoirs affiche déjà des niveaux modérément bas à bas. Quelques secteurs, au nord-est du territoire entre les départements du Bas-Rhin et du Rhône, présentent des niveaux peu favorables, parfois proches des minimas enregistrés pour un mois de mars. Cette situation n’est pas très satisfaisante pour cette période pour laquelle on observe normalement une incidence plus marquée de la recharge hivernale.

Les niveaux traduisent une recharge 2018-2019 peu abondante, du fait des précipitations faibles et parfois tardives durant l’automne et l’hiver. A noter que certains secteurs n’ont pas enregistré de recharge pendant la période hivernale, notamment en Normandie, en Ile-de-France, en Bourgogne et en Auvergne-Rhône-Alpes. Enfin, les niveaux sont globalement inférieurs à ceux de l’année précédente (mars 2018), où la situation générale était satisfaisante en sortie d’hiver.

 

Côté Sécheresse:

Au 01er Avril 2019: 03 départements en France ont pris au moins une restriction d'usages de l'eau sur leur territoire.

Au 01er Avril 2019 en Lorraine: RAS.

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Analyse (au 23 Décembre 2018) pour la Lorraine:

Les derniers mois voire quasiment une bonne partie de l'année a été marquée par un déficit pluviométrique parfois très important voire même inhabituel.
Un déficit qui s'est renforcé et a duré dans le temps au moins jusqu'à début décembre avec des conséquences de sécheresse importantes.
Des restrictions d'eau de niveau orange rarement prolongé depuis que ce dispositif existe jusqu'au 01er décembre d'une année sur certain département.
La situation de recharges des nappes débute seulement en ce moment mais l'hiver sera déterminant si une situation similaire voire pire se reproduit l'année prochaine.
Cette situation nous interroge sur l'économie d'eau et sur le futur plus moins proche du risque de pénurie d'eau.
Au 23 décembre, les précipitations du mois ont permis de retrouver une certaine stabilité et retour à la normale concernant les eaux superficielles.  Cela prendra un peu plus de temps pour les nappes souterraines.


Prochain point vers la mi Mai.

 

 

*On distingue plusieurs types de sécheresses :

- La sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations.
- La sécheresse des sols, dite « agricole », se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Elle dépend des précipitations et de l'évapotranspiration des plantes. Cette notion tient compte de l'évaporation des sols et de la transpiration des plantes (l'eau puisée par les racines est évaporée au niveau des feuilles). La sécheresse agricole est donc sensible aux précipitations, à l'humidité et à la température de l'air, au vent mais aussi à la nature des plantes et des sols.
- La sécheresse hydrologique se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Elle dépend des précipitations mais aussi de l'état du sol influant sur le ruissellement et l'infiltration. Le réseau hydrographique et les caractéristiques des nappes déterminent les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes.
Ces « différentes » sécheresses peuvent intervenir à divers moments, non forcément concomitants et ne sont pas forcément systématiques.

 

(Avec Météo France, BRGM, Eau France et Dreal Grand Est)