> En France

Novembre 2019: 

Les passages perturbés ont été nombreux durant ce mois de novembre et les cumuls de pluie souvent conséquents, parfois exceptionnels sur le Sud. Le 14, un épisode de neige précoce remarquable a concerné le centre-est du pays et les Alpes du Sud. Un épisode pluvieux intense a touché l’Aquitaine les 16 et 17 et des remontées méditerranéennes se sont accompagnées de pluies diluviennes les 22 et 23 notamment sur le Var et les AlpesMaritimes, générant des inondations. Les cumuls de pluie ont été excédentaires sur la quasi-totalité de l’Hexagone, atteignant une fois et demie à deux fois la normale sur un vaste quart nord-ouest, le sud du Massif central et la Corse, deux à trois fois et demie sur le Sud-Ouest ainsi que de la moyenne vallée du Rhône à l’est du Gard et à la région PACA. Seuls le Bas-Rhin et le sud du Languedoc-Roussillon ont enregistré un déficit de 20 à localement 80 %. En moyenne, sur l’ensemble du pays, la pluviométrie a été excédentaire de près de 80 %.

L’humidification des sols qui a débuté en octobre sur l’ensemble du pays s’est poursuivie durant le mois de novembre suite aux fortes précipitations avec par endroits des sols en sursaturation sur la façade ouest et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. De l’Auvergne au Nord-Est, l’humidité des sols très déficitaire durant l’été est redevenue proche de la normale. 

 

* : normales concernant température et précipitations : moyenne de référence 1981-2010

 

> En Lorraine

Précipitations:

Sur le bassin Rhin-Meuse, les précipitations de ce mois de novembre ont entrainé une augmentation des écoulements dans les cours d’eauAu mois de novembre sur le bassin Seine-Normandie, la pluviométrie a été globalement excédentaire avec des valeurs en moyenne supérieures de 100 % de la normale sur la moitié ouest du territoire.

- Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 98.3 mm soit un excédent global de 10%.

Les cumuls sont compris entre 50 mm et 150 mm voire 200 mm sur le relief vosgien.

Le cumul des pluies efficaces est positif sur toute la région :
* pour la Lorraine, il est compris entre 50 mm (25 mm en Moselle) et 100 mm sur la Moselle, 125 mm sur la Meurthe-et-Moselle et la Meuse voire 200 mm sur le relief vosgien

L’indice d’humidité des sols au 01/12/2019 est compris entre 0.50 (localement dans le Bas-Rhin) et 1.00 sur de larges plages dans les départements des Vosges, de la Meuse et des Ardennes et plus localement sur les autres départements.

 

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Légende: Cumul de précipitation et indice d'humidité des sols (Carte: Météo France).

 

Côté hydrologique:

En dépit de cet apport, les débits moyens mensuels restent encore sensiblement inférieurs aux normales de saison, notamment sur les secteurs du Bas-Rhin, de la Sarre, de la Meuse amont et de la Moselle aval.
En ce qui concerne les débits moyens sur trois jours consécutifs (VCN3), ils restent majoritairement inférieurs au médian sur la partie nord-est du bassin Rhin-Meuse, où les précipitations ont été déficitaires durant ce mois.
Sur le bassin Seine - Normandie: Le débit moyen mensuel des cours d’eau est globalement en augmentation par rapport au mois d’octobre et se rapproche de la normale. Ponctuellement, de légers déficits sont encore observés..

 

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Remplissage des lacs-réservoirs de la région Lorraine:

Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 32% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 84% et la retenue de Michelbach de 66%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 14%. Pour les grands lacs de Seine, la baisse des niveaux se poursuit, mais est en lien avec le rôle d’écrêtage des crues de ces ouvrages. Leur niveau de remplissage global atteint ainsi seulement 15%.

 

Nappes Souterraines:

Les nappes des calcaires de Lorraine poursuivent leur période de recharge en ce mois de novembre et la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel des nappes est à la hausse. Suivant les secteurs, les niveaux moyens mensuels sont à des valeurs allant de modérément basses à modérément hautes, certains piézomètres restent à des valeurs bassesLa période de recharge des nappes souterraines a commencé sur l’ensemble de la région. Pour les nappes ayant commencé à remonter au mois d’octobre, les niveaux moyens mensuels sont revenus à des niveaux comparables à ceux d’un mois de novembre. Les nappes de la craie de Champagne, la nappe d’Alsace au sud de Colmar et les Grès du Trias dans la partie vosgienne affichent encore des valeurs de niveau inférieures aux valeurs observées pour un mois de novembre.

 

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Ailleurs en France:

Au 01er Novembre 2019:

Le mois d’octobre peut être considéré comme une période de transition entre vidange et recharge des nappes. Les tendances s’inversent : les niveaux, majoritairement en baisse en septembre, s’infléchissent courant octobre pour devenir stables voire entamer une remontée. Ce phénomène s’explique par les pluies mensuelles abondantes et par la diminution des prélèvements sur certaines nappes.

La situation des nappes s’améliore légèrement. Toutefois un nombre marqué de réservoirs demeure modérément bas à bas. Les nappes accusent un déficit pluviométrique sur l’année, associé à une forte sollicitation durant l’été. La recharge débute et l’effet bénéfique ne se fait que faiblement ressentir. Les nappes du couloir rhodanien présentent toujours des niveaux nécessitant une surveillance renforcée.

Enfin, l’étiage 2019 est plus marqué que celui de 2018 et relativement semblable à 2017. Cependant, le début précoce de la recharge et les prévisions pluviométriques pour fin 2019 laissent présager une recharge longue.

 

Côté Sécheresse:

Au 01er Décembre 2019: 09 départements en France ont pris au moins une restriction d'usages de l'eau sur leur territoire.

Au 01er Décembre 2019 en Lorraine: RAS.

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Analyse pour la Lorraine:

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Prochain point vers la mi Janvier.

 

 

*On distingue plusieurs types de sécheresses :

- La sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations.
- La sécheresse des sols, dite « agricole », se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Elle dépend des précipitations et de l'évapotranspiration des plantes. Cette notion tient compte de l'évaporation des sols et de la transpiration des plantes (l'eau puisée par les racines est évaporée au niveau des feuilles). La sécheresse agricole est donc sensible aux précipitations, à l'humidité et à la température de l'air, au vent mais aussi à la nature des plantes et des sols.
- La sécheresse hydrologique se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Elle dépend des précipitations mais aussi de l'état du sol influant sur le ruissellement et l'infiltration. Le réseau hydrographique et les caractéristiques des nappes déterminent les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes.
Ces « différentes » sécheresses peuvent intervenir à divers moments, non forcément concomitants et ne sont pas forcément systématiques.

 

(Avec Météo France, BRGM, Eau France et Dreal Grand Est)