> En France

Mars 2020: 

Après un début de mois très agité marqué par une succession de tempêtes du 1er au 5, les passages pluvieux sont restés fréquents durant la première quinzaine. En seconde partie de mois, des conditions plus anticycloniques ont dominé. En fin de mois, un net refroidissement s’est accompagné de petites chutes de neige en plaine sur le sud de l’Hexagone et en Corse les 25 et 26, puis du Sud-Ouest au Nord-Est le 30. Les précipitations ont été excédentaires sur les Alpes, l’est de la région PACA, en Corse ainsi que sur l’extrême nord et la façade ouest de l’Hexagone à l’exception de la Bretagne et de la Normandie. Elles ont été plus proches des valeurs de saison sur le Nord-Est. En revanche, les cumuls ont été déficitaires sur l’est du Massif central, le long de la vallée du Rhône, de l’est de l’Occitanie à la côte varoise ainsi que plus localement sur le sud de l’Alsace et du nord de la Bretagne à l’intérieur de la Normandie.

En moyenne sur le pays et sur le mois, l’excédent* a été proche de 10 %. Les sols sont encore humides à très humides sur le quart nord-ouest et plus localement sur les Alpes. Ils sont généralement proches de la normale sur le reste du pays et commencent à s’assécher en Auvergne - Rhône-Alpes et sur le nord de la Corse. 

 

* : normales concernant température et précipitations : moyenne de référence 1981-2010

 

> En Lorraine

Précipitations:

Sur le bassin Rhin Meuse, la situation hydrologique générale bénéficie encore de l’effet des précipitations abondantes de février et début mars. Au mois de mars sur le bassin Seine-Normandie, la pluviométrie a été globalement proche de la normale sur l’ensemble du territoire. Cependant ces précipitations ont été observées au cours de la première moitié du mois.

- Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 76.6 mm soit un déficit global de près de 7%Le bilan par rapport à la normale est normal à déficitaire, excepté sur la moitié sud du Val de Meuse où l’excédent est compris entre 110% et 125%.
Le déficit le plus important et compris entre 25% et 50% est observé sur la Woëvre et en partie centrale du département des Vosges.

L’indice d’humidité des sols au 01/04/2020 est : supérieur à 0.75 en Lorraine, Cela génère un écart pondéré à la normale :
majoritairement compris entre 0% et -20% sur tout le Grand-Est
.

 

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Légende: Cumul de précipitation et indice d'humidité des sols (Carte: Météo France).

 

Côté hydrologique:

Les débits moyens mensuels sont partout sensiblement supérieurs à la moyenne interannuelle, et bien que l’absence de précipitations significatives durant la seconde décade de mars et la reprise de l’activité végétative aient entrainé une baisse généralisée des écoulements, les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) restent encore en grande majorité proches du médian.

Pour le bassin Seine Normandie, Les débits moyens mensuels des cours d’eau sont proches de ceux du mois de février. Par contre, les débits de bases sont en baisse par rapport à février du fait de l’absence de précipitations au cours de la deuxième moitié du mois de mars. Ils sont cependant proche du médian.

 

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Remplissage des lacs-réservoirs de la région Lorraine:

Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 80% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 99% et la retenue de Michelbach de 99%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 60%.

 

Nappes Souterraines:

Avec un mois de mars déficitaire en pluies sur l’ensemble de la région, la tendance d’évolution des nappes est hétérogène, ainsi les nappes les plus inertielles conservent une tendance à la hausse alors que les autres peuvent stagner ou être à la baisse. Les niveaux moyens mensuels des nappes sont globalement supérieurs à des niveaux habituellement observés pour un mois de mars, à l’exception de la nappe d’Alsace au sud de Colmar et des Grés du Trias dans la partie vosgienne qui affichent encore des valeurs de niveau inférieures aux normales.

 

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Ailleurs en France:

Au 01er Mars 2020:

Après un étiage 2019 plus intense que la moyenne sur l’ensemble du territoire, la recharge a débuté précocement, dès octobre, et s’est généralisée à l’ensemble des nappes en novembre. Les pluies efficaces ont été particulièrement importantes durant l’automne et le début de l’hiver et ont permis aux nappes d’enregistrer de fortes remontées. La situation devient favorable sur la quasi-totalité des nappes.

Sur la moitié nord du territoire, les nappes poursuivent leur recharge et la situation s’améliore ; les niveaux sont désormais autour de la moyenne à hauts. Au sud, les tendances sont hétérogènes, du fait de déficits pluviométriques en janvier et février. La situation s’est alors dégradée mais demeure satisfaisante avec des niveaux autour de la moyenne à hauts. Seule exception, les nappes alluviales de l’Adour et du Gave du Pau affichent des niveaux sous la moyenne mensuelle. Enfin la situation est moins favorable sur les nappes du couloir rhodanien et de l’est du Massif Central. Ces dernières accusent toujours les déficits pluviométriques de ces dernières années, même si l’effet bénéfique de la recharge continue à se faire sentir.

Enfin, la situation devrait continuer à s’améliorer lentement sur les prochaines semaines. Le bilan de la recharge permet d’espérer des niveaux satisfaisants sur l’ensemble des nappes en sortie d’hiver, sauf si les déficits pluviométriques perdurent au sud.

 

Côté Sécheresse:

Au 28 Avril 2020: 07 départements en France ont pris au moins une restriction d'usages de l'eau sur leur territoire.

Au 01er Avril 2020 en Lorraine: RAS.

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Analyse pour la Lorraine:

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Prochain point vers la mi Mai.

 

 

*On distingue plusieurs types de sécheresses :

- La sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations.
- La sécheresse des sols, dite « agricole », se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Elle dépend des précipitations et de l'évapotranspiration des plantes. Cette notion tient compte de l'évaporation des sols et de la transpiration des plantes (l'eau puisée par les racines est évaporée au niveau des feuilles). La sécheresse agricole est donc sensible aux précipitations, à l'humidité et à la température de l'air, au vent mais aussi à la nature des plantes et des sols.
- La sécheresse hydrologique se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Elle dépend des précipitations mais aussi de l'état du sol influant sur le ruissellement et l'infiltration. Le réseau hydrographique et les caractéristiques des nappes déterminent les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes.
Ces « différentes » sécheresses peuvent intervenir à divers moments, non forcément concomitants et ne sont pas forcément systématiques.

 

(Avec Météo France, BRGM, Eau France et Dreal Grand Est)