> En France

Février 2020: 

La pluviométrie a été géographiquement très contrastée du nord au sud. Les cumuls de pluie ont été excédentaires de 30 à 80 % sur la moitié nord du pays et les Alpes du Nord. L’excédent a même dépassé deux fois à deux fois et demie la normale, de la Normandie aux frontières du Nord. En revanche, les précipitations ont été déficitaires sur la moitié sud, avec une pluviométrie exceptionnellement faible sur le pourtour méditerranéen et la Corse. En moyenne sur le mois et sur le pays, la pluviométrie a été excédentaire* de 20 %. Les sols sont encore humides à très humides sur la moitié nord et proches de la normale sur le reste du pays. 

 

* : normales concernant température et précipitations : moyenne de référence 1981-2010

 

> En Lorraine

Précipitations:

Au mois de février sur le bassin Seine-Normandie, la pluviométrie a été globalement excédentaire avec des valeurs proches de 200 % de la normale sur l’ensemble du territoire. Le rapport à la normale est compris entre 150 et 200 % dans la moitié sud de la Haute-Marne.

- Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 166.6 mm soit un excédent global de près de 216%.

- Le cumul des pluies efficaces est positif sur toute la région :
Pour la Lorraine : entre 75 mm et 150 mm et jusqu’à 150 mm et 200 mm sur une grande partie sud du département de la Meuse, et jusqu’à 150 mm et 300 mm sur le relief Vosgien

- L’indice d’humidité des sols au 01/03/2020 est :supérieur à 0.95 en Lorraine et dans le département de la Haute-Marne.

 

 

Légende: Cumul de précipitation et indice d'humidité des sols (Carte: Météo France).

 

Côté hydrologique:

Après un mois de janvier très sec, les précipitations très excédentaires de février ont entrainé une nette augmentation des écoulements dans les cours d’eau, générant même des crues répétées sur tous les bassins.
En conséquence, les débits moyens mensuels (QMM) sont partout supérieurs, voire même très supérieurs aux normales de saison.

Pour les bassins de la Meuse et de la Moselle, les précipitations excédentaires de l’ordre de 220 % pour un mois de février ont conduit à une forte réaction de l’ensemble des cours d’eau et de manière prolongée. Les débits moyens mensuels observés sont tous supérieurs de 150% aux débits interannuels. Les débits moyens de la Meuse et de la Moselle observés aux frontières pour le mois de février ont été près de deux fois supérieurs aux débits moyens interannuels.

 

  

 


 
Remplissage des lacs-réservoirs de la région Lorraine:

Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, le niveau de remplissage global est de l’ordre de 80% pour les retenues destinées à la navigation. Pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le réservoir de Madine affiche un taux de remplissage de 99% et la retenue de Michelbach de 99%. Pour les retenues destinées au soutien de l’étiage, le remplissage est de l’ordre de 60%. A noter que le barrage de Kruth est en travaux d’entretien depuis cet automne et affiche un taux de remplissage d’environ 10%.

 

Nappes Souterraines:

Avec un mois de février très arrosé, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel des nappes est à la hausse. Sur les calcaires de Lorraine, les niveaux moyens mensuels sont à des valeurs allant de modérément haut à très haut. Les deux dernières années de sécheresse de 2018 et 2019, n’ont pas permis à certaines nappes présentant une plus forte inertie, de retrouver leur niveau habituel, comme c’est le cas pour les grès du Trias Inférieur qui présentent des niveaux encore bas (Celles-sur-Plaine) ; mais là aussi, la recharge est bien marquée et les niveaux moyens mensuels sont à la hausse.

 

 

Ailleurs en France:

Au 01er Mars 2020:

Après un étiage 2019 plus intense que la moyenne sur l’ensemble du territoire, la recharge a débuté précocement, dès octobre, et s’est généralisée à l’ensemble des nappes en novembre. Les pluies efficaces ont été particulièrement importantes durant l’automne et le début de l’hiver et ont permis aux nappes d’enregistrer de fortes remontées. La situation devient favorable sur la quasi-totalité des nappes.

Sur la moitié nord du territoire, les nappes poursuivent leur recharge et la situation s’améliore ; les niveaux sont désormais autour de la moyenne à hauts. Au sud, les tendances sont hétérogènes, du fait de déficits pluviométriques en janvier et février. La situation s’est alors dégradée mais demeure satisfaisante avec des niveaux autour de la moyenne à hauts. Seule exception, les nappes alluviales de l’Adour et du Gave du Pau affichent des niveaux sous la moyenne mensuelle. Enfin la situation est moins favorable sur les nappes du couloir rhodanien et de l’est du Massif Central. Ces dernières accusent toujours les déficits pluviométriques de ces dernières années, même si l’effet bénéfique de la recharge continue à se faire sentir.

Enfin, la situation devrait continuer à s’améliorer lentement sur les prochaines semaines. Le bilan de la recharge permet d’espérer des niveaux satisfaisants sur l’ensemble des nappes en sortie d’hiver, sauf si les déficits pluviométriques perdurent au sud.

 

Côté Sécheresse:

Au 01er Mars 2020: 03 départements en France ont pris au moins une restriction d'usages de l'eau sur leur territoire.

Au 01er Mars 2020 en Lorraine: RAS.

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Analyse pour la Lorraine:

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Prochain point vers la mi Avril.

 

 

*On distingue plusieurs types de sécheresses :

- La sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations.
- La sécheresse des sols, dite « agricole », se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Elle dépend des précipitations et de l'évapotranspiration des plantes. Cette notion tient compte de l'évaporation des sols et de la transpiration des plantes (l'eau puisée par les racines est évaporée au niveau des feuilles). La sécheresse agricole est donc sensible aux précipitations, à l'humidité et à la température de l'air, au vent mais aussi à la nature des plantes et des sols.
- La sécheresse hydrologique se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Elle dépend des précipitations mais aussi de l'état du sol influant sur le ruissellement et l'infiltration. Le réseau hydrographique et les caractéristiques des nappes déterminent les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes.
Ces « différentes » sécheresses peuvent intervenir à divers moments, non forcément concomitants et ne sont pas forcément systématiques.

 

(Avec Météo France, BRGM, Eau France et Dreal Grand Est)