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Le Blog d'Alexis
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22 août 2014

Info/Histoire: 14-18. Il y a 100 ans, le jour le plus meurtrier de l’histoire de France

14-18. Il y a 100 ans, le jour le plus meurtrier de l’histoire de France

Il y a 100 ans, le jour le plus meurtrier de l’histoire de France.

Il y a 100 ans, le jour le plus meurtrier de l’histoire de France. | Crédit photo : AFP

Le 22 août 1914, 27 000 soldats français sont tués lors d'une bataille. On estime à environ 10 000 le nombre de soldats allemands décédés le même jour.

La date du 22 août 1914 a peu d'écho dans la mémoire collective et ne donne lieu qu'à une poignée de cérémonies, en comparaison avec Verdun ou la Bataille de la Marne. Elle marque pourtant le jour le plus meurtrier de l'histoire de l'armée française.

27 000 Français morts au combat

Dans les jours qui suivirent le déclenchement de la Première Guerre mondiale, fin juillet 1914, eut lieu sur le front Ouest la relativement méconnue Bataille des frontières qui fit, sur la seule journée du 22 août, 27 000 morts dans les rangs français.

Partis à l'offensive avec leurs baïonnettes et interdits de battre en retraite, les hommes qui gisent dans le village belge de Rossignol et les localités alentour périrent sous les feux des soldats allemands qui attendaient de cueillir l'ennemi.

« Ils se sont heurtés à la réalité »

Les raisons de ce désastre un peu occulté sont multiples. « Le commandement, la topographie, la tactique, tout », énumère Jean-Michel Steg, qui évoque cette quinzaine de fronts ouverts de l'Alsace à l'ouest de la Belgique dans un livre, Le jour le plus meurtrier de l'histoire de France.

« Ça a été une formation accélérée aux tactiques de combat du XXe siècle pour l'armée française », estime-t-il. « Ils rêvaient encore d'Austerlitz (une victoire de la cavalerie napoléonienne en 1805, ndlr) et ont trouvé un autre monde. Ils se sont heurtés à la réalité. »

« Taillés en pièces »

À Rossignol, village aux confins des frontières française et luxembourgeoise, considéré comme l'épicentre de cette bataille, deux régiments d'élite de l'infanterie coloniale lancés vers le nord pour percer les lignes allemandes furent décimés.

Engagés dans des charges désespérées, la plupart des soldats tombèrent sous les rafales de mitrailleuses allemandes. « Ils sont expérimentés, ils ont déjà été mis à l'épreuve et pourtant ils vont être taillés en pièces ici, dans la forêt. C'est pour ça que Rossignol est la bataille la plus marquante », rappelle Rémy Pierlot, de la fondation MERCi, qui œuvre pour la mémoire et organise des visites guidées dans la région.

Les pantalons rouges…

Les troupes françaises furent victimes d'une accumulation d'éléments contraires : d'abord la présence inattendue de régiments allemands censés ne pas arriver avant le lendemain et dont l'artillerie s'avère bien positionnée.

Ensuite un terrain forestier difficile et inconnu, au point que certains officiers n'avaient pas de carte des environs, un épais brouillard et des pantalons rouges qui faisaient des Français des cibles parfaites face aux Allemands camouflés.

« En retard d’une guerre »

Elles payèrent surtout le tribut de l'intransigeance de leur hiérarchie, partisane d'attaques à découvert déraisonnables. « Ces gens-là sont en retard d'une guerre », juge aujourd'hui Jean Dauphin, qui  s'occupe d'un musée sur la guerre dans la région à Latour, à quelques kilomètres.

« Il y avait aussi cet esprit d'offensive chez les Français, donc on avance et à un moment donné, (le général Joseph) Joffre a dit : ''il faut passer, quel que soit le prix''. Le prix, c'est une génération de Français, la fin d'une génération de jeunes  types de 20 ans. »

 

Il y a 100 ans, le jour le plus meurtrier de l’histoire de France.
Il y a 100 ans, le jour le plus meurtrier de l’histoire de France. | Crédit photo : Mémoire des hommes

Le site Mémoire des hommes permet de retrouver les Morts pour la France de la Première Guerre mondiale

« C’était l’enfer »

Après trois heures de combat, le champ de bataille était déjà couvert des corps sans vie de soldats de deux régiments, mais les assauts se poursuivaient, dit encore Jean-Michel Steg.

« À la quatrième ou cinquième tentative, vous deviez sans doute courir sur les corps de vos camarades. C'est incroyable ce qu'ont fait ces gars. C'était l'enfer. »

Les pertes françaises, ce jour-là, équivalent à la moitié du total des morts américains durant les seize années de la guerre du Vietnam. Elles sont aussi supérieures aux 20 000 Britanniques tués le 1er juillet 1916 dans la Bataille de la Somme.

Source: Ouest France

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