Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Blog d'Alexis
Archives
19 septembre 2018

Info/Météo: Point sur la situation Hydrologique en France et en Lorraine au 01er Septembre 2018

Point sur la situation Hydrologique en France et en Lorraine au 01er Septembre 2018

 

> En France

Août 2018: Les passages perturbés ont été peu fréquents. Seules la région Provence - Alpes - Côte d’Azur et la Corse ont été régulièrement arrosées par des pluies orageuses. En moyenne sur l’ensemble du pays, le déficit pluviométrique a dépassé 20 %.
Ce mois d’août se classe au 4e rang des plus chauds et a été marqué par un épisode de canicule en début de mois.
Les précipitations ont été déficitaires depuis mi-juin sur une grande partie du pays et les températures sont restées très chaudes, souvent 2 à 4 °C au-dessus des normales. Ainsi, le manque de pluie associé aux températures élevées a contribué à accentuer l’assèchement des sols superficiels provoquant localement une situation de sécheresse sur les régions du Nord-Est et les Savoies.

Bilan global de l'année Hydrologique (Septembre 2017 à Août 2018): Au cours de cette année hydrologique 2017-2018, le cumul de précipitations est légèrement excédentaire, souvent de plus de 10 % dans le Sud-Ouest , en Corse, en Normandie ainsi que du Bassin parisien à la Haute-Marne et à la Côte-d’Or.
Les mois de décembre 2017, janvier et mars 2018 ont été particulièrement bien arrosés sur l’ensemble du  pays et ont apporté une forte contribution au remplissage des nappes. En revanche, le Languedoc et le Roussillon sont restés en déficit marqué de septembre à décembre 2017. 

* : normales concernant température et précipitations : moyenne de référence 1981-2010

 

> En Lorraine

Précipitations:

Sur le bassin Rhin-Meuse, comme les mois précédents, la pluviométrie du mois d’août accuse un déficit marqué, proche de 80% pour la Lorraine. Au mois d’août, la pluviométrie accuse encore un déficit de près de 70 % en moyenne sur le bassin Seine Normandie. Le rapport à la normale des précipitations du mois d’août est en grande partie déficitaire sauf dans le sud de la Haute-Marne où il est légèrement excédentaire.

Le cumul mensuel de précipitations agrégées pour la Lorraine est de 59.3 mm soit un déficit global de 78%.

Les cumuls sont compris entre 30 mm et 75 mm en plaine et entre 75 mm et 100 mm pour le relief vosgien.

Le bilan par rapport à la normale est :
* Déficitaire pour la Meuse, la Meurthe-et-Moselle et les Vosges et le déficit est globalement compris entre 10% et 50%
* Hétérogène pour la Moselle, avec un déficit sur une large moitié Est, compris entre 10% et 50%, et un excédent à l’ouest compris entre 10% et 25%.

Pluviométrie de septembre 2017 à août 2018: Pour cette période, le bilan est :

* pour la Lorraine : proche à la normale pour les Vosges et la Meurthe-et-Moselle (avec un léger déficit, de -10% à -25%, dans le sud-est) , hétérogène pour la Meuse de -25% à +25% et excédentaire pour la Moselle jusqu’à +25%

L’indice d’humidité des sols au 01/09/2018 est compris entre 0.05 (Marne) et 0.50 (Vosges et Haut-Rhin).
Cela génère un écart pondéré à la normale négatif et compris entre -10%, ponctuellement, et -60% voire -70% localement pour le Bas-Rhin et - 80% très localement pour la Marne.

 

en grand format (nouvelle fenêtre)

 

en grand format (nouvelle fenêtre)

Légende: Cumul de précipitation et indice d'humidité des sols (Carte: Météo France).

 

Côté hydrologique:

Sur les bassins Meuse-Moselle, les débits sont globalement en baisse par rapport au mois de juillet, avec des écoulements moyens partout nettement inférieurs aux normales de saison.
La situation la plus défavorable se retrouve sur les têtes de bassins vosgiens où le débit moyen mensuel représente moins de 40% des normales pour un mois d’août.
Les débits minimaux sur trois jours consécutifs (VCN3) affichent partout des périodes de retour supérieures ou égales à 10 ans sec, à l’exception de la station de Damelevières sur la Meurthe, soutenue par le barrage de Vieux-Pré
.

 

en grand format (nouvelle fenêtre)

  

> En Meuse (au 23 août 2018): 14 rivières indiquent un écoulement visible faible. 1 rivière indique un écoulement non visible. 4 rivières Assec. Le reste (11) des rivières la situation est normal mais les niveaux sont en baisse.

> En Meurthe et Mosselle (au 27 août 2018): 15 rivières indiquent un écoulement visible faible. 4 rivières indiquent un écoulement non visible. 15 rivières Assec. Le reste (04) des rivières la situation est normal mais les niveaux sont en baisse.

> En Moselle (au 24 août 2018): 02 rivières indiquent un écoulement non visible. 5 rivières Assec. Le reste (33) des rivières la situation est normal mais les niveaux sont en baisse.

> Dans les Vosges (au 23 août 2018): 9 rivières indiquent un écoulement non visible. 2 rivières indiquent un écoulement visible faible. 7 rivières Assec. Le reste (13) des rivières la situation est normal mais les niveaux sont en baisse.


 
Remplissage des lacs-réservoirs de la région Lorraine:

Pour les réservoirs et barrages de la région Grand Est, la tendance à la baisse constatée le mois dernier se poursuit. Cette baisse est plus marquée pour les ouvrages destinés au soutien d’étiage et à la navigation.
Le niveau de remplissage global est de l’ordre de 69% pour les retenues destinées à l’alimentation en eau potable, de l’ordre de 59% pour les retenues destinées au soutien de l’étiage et de l’ordre de 50% pour les retenues destinées à la navigation
.

 

Nappes Souterraines:

Avec un troisième mois consécutif en déficit pluviométrique, les niveaux des nappes du bassin Rhin-Meuse sont toujours à la baisse, sur la prolongation des mois de juin et juillet, ce qui correspond à une situation de vidange estivale des nappes. Leurs niveaux restent encore autour de la normale ou modérément sec en majorité, mais certains piézomètres de tête de bassin comme Gelacourt (période de retour proche des 28 ans secs) ou sur des nappes alluviales comme Gespunsart (période de retour proche des 25 ans secs) affichent un niveau très bas.

Dans l'ouest Meuse, pour les nappes du bassin Seine-Normandie, la situation est dans la continuité des tendances observées au mois de juillet, à savoir une situation de vidange généralisée des nappes.
Les faibles précipitations sur la période estivale, voire l’absence sur certaines décades, accentue le phénomène de tarissement d’une partie des nappes déjà identifiée les mois précédents (Craie champagne Nord, nappe de l’Albien, masses d’eaux alluviales et nappes du Jurassique supérieur). Les autres secteurs de la craie champenoise présentent quant à eux, encore des niveaux hauts à autour de la moyenne.

 

en grand format (nouvelle fenêtre)

 

Ailleurs en France:

Le niveau des nappes au 1er septembre 2018 est hétérogène d’une région à l’autre.

Une partie encore importante des nappes (41%) affichent un niveau modérément haut à très haut mais un peu plus d’un tiers d’entre elles (37%) affiche un niveau modérément bas à très bas. Le cinquième restant (22%) se situe dans la moyenne. Cette situation, assez favorable pour cette époque de l’année, est liée à l’incidence notable de pluies qui se sont prolongées tard au printemps. A l’exception de quelques secteurs, les niveaux de nappes se situent globalement au-dessus des niveaux généralement observés en fin d’été

La tendance d'évolution du niveau des nappes traduit désormais la fin de la période des basses eaux avec, désormais seulement 11% des points encore stables mais déjà 6% de points en hausse, ce qui est assez normal pour cette fin de période estivale. Le nombre de points dont la tendance d’évolution est orientée à la baisse a un peu diminué au 1er septembre à 83% (pour 89% au 1er août). Cette situation traduit la tendance qui s’amorce d’une reprise des recharges d’automne.

La situation des nappes au 1er septembre 2018 traduit la période de bascule entre la période des basses eaux et la période des futures recharges automnale. Cette situation est très habituelle à cette époque de l’année.

 

Côté Sécheresse:

Au 01er Septembre 2018: 61 départements en France ont pris au moins une restriction d'usages de l'eau sur leur territoire.

Au 01er Septembre 2018 en Lorraine: L'ensemble des départements de la région Lorraine ont pris au moins une restriction d'usages de l'eau sur leur territoire. Niveau jaune sur Meuse, Meurthe et Moselle et Moselle. Niveau Orange sur Vosges, Moselle amont et Meurthe partie du département 54 et Moselle amont et Meurthe partie du département 57.

> /.
 

 

Analyse (au 01er Août 2018) pour la Lorraine:

Au 1er Août 2018, la situation Hydrologique se détériore par au mois précédent sur la Lorraine en raison d'un mois de juillet sec et chaud. Le risque de sécheresse est jugé plus important notamment vers la fin de l'été. Effectivement de nombreux départements ont pris des mesures de restriction d'usages de l'eau. Hormis quelques épisodes orageux, le temps s'annonce assez sec dans les prochaines semaines. Pour le moment le risque de sécheresse devrait s'accentuer, le risque de sécheresse sur les nappes souterraine est plus limité.


La situation est à suivre pour les prochaines semaines. Prochain point vers la mi Octobre.

 

 

*On distingue plusieurs types de sécheresses :

- La sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations.
- La sécheresse des sols, dite « agricole », se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Elle dépend des précipitations et de l'évapotranspiration des plantes. Cette notion tient compte de l'évaporation des sols et de la transpiration des plantes (l'eau puisée par les racines est évaporée au niveau des feuilles). La sécheresse agricole est donc sensible aux précipitations, à l'humidité et à la température de l'air, au vent mais aussi à la nature des plantes et des sols.
- La sécheresse hydrologique se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Elle dépend des précipitations mais aussi de l'état du sol influant sur le ruissellement et l'infiltration. Le réseau hydrographique et les caractéristiques des nappes déterminent les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes.
Ces « différentes » sécheresses peuvent intervenir à divers moments, non forcément concomitants et ne sont pas forcément systématiques.

 

(Avec Météo France, BRGM, Eau France et Dreal Grand Est)

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Le Blog d'Alexis
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Publicité